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Burundi : Recevoir une vache peut transformer la vie de quelqu'un

Oct 15, 2023Oct 15, 2023

Christine vit à Maramvya dans la province de Bujumbura. Elle est veuve depuis 20 ans et a bénéficié du soutien du PRDAIGL. Cet appui s'inscrit dans le volet du projet portant sur le développement d'une filière laitière et le repeuplement du cheptel à travers la distribution de vaches ainsi qu'un appui financier et technique pour la mise en place d'écuries.

Ayant servi régulièrement du lait à ses enfants, Christine a vendu le lait non consommé et a pu acheter une deuxième vache et construire un magasin pour la commercialisation des produits laitiers. Elle emploie aujourd'hui quatre personnes, dont deux s'occupent de la race améliorée de vaches dans son étable tandis que les deux autres sont en charge de la commercialisation dans le nouveau magasin et en charge de la fabrication des costras, un type de brique utilisé dans la construction qui rend la ventilation possible.

La production agricole de Christine a beaucoup augmenté grâce à l'utilisation du fumier : « Avant, je semais du maïs dans mon champ sans le fumier. Maintenant, avec le fumier, la récolte a triplé, passant d'une à trois tonnes, et je peux vendre une partie du maïs qui n'est pas consommée. » De plus, l'accompagnement multidimensionnel du PRDAIGL m'a permis d'apprendre les bonnes pratiques d'élevage, notamment le suivi quotidien de la santé animale, la bonne alimentation du bétail et l'hygiène.

Cet accompagnement est assuré par des groupements d'agriculteurs appelés " Champs Ecoles Paysans " (FFS). L'un de ces FFS, qui compte 35 membres, est actuellement dirigé par Mme Christine.

PRDAIGL, un projet régional financé par la Banque mondiale de 75 millions de dollars sur fonds IDA pour le Burundi, a démarré en novembre 2017 et vise à accroître la productivité agricole et la commercialisation dans les zones ciblées par le projet. Il vise également à renforcer l'intégration régionale dans le secteur agricole.

La région des Grands Lacs (RGL) comprend le Burundi, la République démocratique du Congo (RDC), le Rwanda, la Tanzanie et l'Ouganda. Ces pays partagent de nombreuses caractéristiques agro-écologiques et sont depuis longtemps interdépendants. Leur territoire couvre un vaste corridor centrafricain s'étendant de Kinshasa à l'ouest à Dar-es-Salaam à l'est.

La région a cependant connu des troubles civils persistants pendant des décennies, faisant d'innombrables victimes.

Quelques semaines après le lancement du PRDAIGL en janvier 2018, le Burundi a déclaré un foyer de maladie virale de la Ravageur des Petits Ruminants (PPR). L'importation de bovins a été temporairement suspendue. En août 2019, cette mesure a été levée, ayant retardé de deux ans l'importation des 3 000 bovins prévus pour le projet. Alors que PRDAIGL tentait de rattraper son retard, il a de nouveau fait face à deux chocs exogènes : la pandémie de COVID-19 en 2020 suivie de la fièvre aphteuse en 2021 en Ouganda dans le district d'où les animaux devaient être importés.

Malgré ces défis, PRDAIGL a réussi à atteindre plusieurs objectifs. Sur la chaîne de valeur bovine : 3 150 vaches de race améliorée ont été distribuées, 11 829 000 boutures de Bana-grass, 150 tonnes de farine et 18 000 sacs de ciment plus pompes, seringues et thermomètres. Des formations ont été organisées pour l'accompagnement multidimensionnel des bénéficiaires bovins. Le nombre de bénéficiaires a atteint 38 120 dont 35% de femmes.

Le PRDAIGL est même allé au-delà des objectifs initialement fixés en prenant en compte la loi n°1/21 de 2018 sur le zéro-pâturage et l'interdiction de la divagation des animaux qui oblige les éleveurs à maintenir leurs animaux en stabulation permanente. Grâce à la recherche appliquée, et en collaboration avec l'Institut international de recherche sur l'élevage (ILRI), le PRDAIGL a pu importer et tester neuf nouvelles variétés de cultures fourragères améliorées, dont certaines sont en cours de multiplication par l'Institut burundais des sciences agronomiques (ISABU) et seront bientôt distribués aux bénéficiaires de la chaîne de valeur laitière.

Ces activités sont très satisfaisantes avec près de 23 000 bénéficiaires accompagnés ainsi que : (i) 5 775 kg de semences de haricot riches en fer fournis à 1 650 ménages ; (ii) 2 310 000 boutures de patates douces à chair orange distribuées à 1 650 ménages ; (iii) des activités de démonstration culinaire réalisées dans plusieurs provinces ; et (iv) la mise à niveau des cultures biofortifiées, telles que les patates douces et les haricots fortifiés, grâce à une formation pratique sur la façon de conserver ces aliments de grande valeur et à haute teneur nutritionnelle pendant de plus longues périodes.